CIRCONSTANCE

 

Je pensais que tu y étais, que ce n'était l'affaire

que d'une circonstance et je m'oubliais, tout entier.

Les heures et les kilomètres s'interposaient

une lettre n'aurait pas franchi la vitesse de la pensée,

la lumière ne surgissait pas de son noyau, elle consumait

pourtant le point de rencontre, toute dédiée à toi.

Tes fleurs intérieures, une à une, devaient boire

ce faisceau ; j'espérais au moins, le retour

de l'hirondelle qui glisse sous les toits, dont la présence

atteste l'inchangé et l'absence, une promesse toujours tenue.



Chair

 

La chair noire éclaire la lanterne

les murmures s'apparentent au latin

les heures attirées manquent leur cible

le grave danse annonçant le matin

et toutes ces heures indescriptibles

Demain voudrait tant être moderne


Extrait du recueil IMPLORE, Bruno Guattari Editeur, 2020.




DE LA SOLITUDE

 

Qu'est-ce donc ce qui picote les carreaux,

le soir,

quand l'oreille aux aguets ouvre des yeux

grands comme un pays.

Un papillon a dû s'égarer, rejeté

de l'endroit où il est né, accueilli

par une solitude qui, de derrière son carreau,

mesure l'inexistence.


SOUVIENS-TOI

 

Par transparence, la terre s'éloigne

en un nuage de poussière, le ciel

est orange, on entend tomber l'été

et avec l'été les jeux d'enfants qui

la bouche sèche repoussent la soif

et n'attendent rien d'autre que

cet éternel, croisé après l'ombre passante,

sur le stade ravi par une nuée de hannetons.



CLOÎTRE SAINT-PAUL

 

Elle gagne, en passant sous l'arbre, la fraîcheur de l'été

et les taches d'ombres font des feuilles sur son vêtement

qui bouge. Puis elle s'enfonce dans la terre

lorsqu'elle descend les marches jusqu'au couloir

éclairé au fond par une étoile de verre soutenue

par un lustre. On l'attend, là, au Cloître Saint-Paul,

celle que Vincent libéra, pleine d'une tendresse

qui s'évade puis revient prisonnière à chaque fois.

Elle ne quittait pas les murs bordés par le pin parasol

incliné et les quelques cyprès à la robe droite.




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