PULLMAN


Elle disait le pullman, cet animal mécanique
et jaune qui arrivait en klaxonnant ; celui qui repartait
dans la roche percée par le ciel pour rejoindre
les bruits de la ville, chargé de visages qui parlaient
le même langage que là-bas, de l’autre côté où le soleil
n’a pas de trêve. Quand au retour Andrea en descendait,
de cette ville inconnue, assise froissée à ses côtés sur un siège du pullman,
la vie et l’enfance meilleure, le désordre d’une joie loin de tout, étaient en vrac dans ses sacs de toile qu’il ouvrait d’un coup, généreusement, et c’étaient les mêmes sacs que les ouvriers gardaient jalousement sous le bras pour aller travailler. Un jour nous étions tous partis par le pullman, et elle aussi. (Elle répète encore, je l’entends, « le pullman, le pullman »).


Continuum

La fin dans le continuum, la rupture à vrai dire,

l'averse dans le cœur d'été, l'ouragan fils de l'émotion

et tout semble tout à coup effrayant. La bouche proche

de la joue me chuchotait. Un souffle chaud faisait

frémir les buis plantés sur le chemin incliné. Au pied

des arbres émondés, les jardiniers aux mains jaunes

rassemblèrent les défaites sans couleur. J'aurais dû

répondre à son intention, lorsque je fus murmuré,

sans attendre. Mais on ne regrette pas, 

on se tait et on dit que c'est guérir.


VUES ET REVUES

LISTES DES PAGES DU BLOG

POÉSIE CONTEMPORAINE... peut-être

TOUS LES TEXTES SONT PROTÉGÉS [page WIKIPEDIA]. Ils sont la propriété exclusive de Fabrice Farre.







ARCHIVES DU BLOGUE