Poème 4, paru dans la revue Alkemie n°22.




A la frontière, l'arbre abandonne
son fruit : une coque vide où résonne
un fruit sec. En vérité j'ai quitté,
sans me retourner, un pays pour un autre.
Natif d'aucun lieu, j'eus cependant
pour branche l'oiseau interprète
un vent libre et lent dans les feuilles ;
je les entendais ailleurs avant de rouler
je les voyais toujours en allant vers l'oubli
cherchant le timbre ou le visage,
un lieu sûr, une rue, une fontaine fraîche,
une parole bue avant la naissance.



Revue Alkemie n°22, 2018


Revue Osiris, n° 87



Le silence s’étire svelte, sauvage
à travers les buis au ras du sol, gronde
et s’élève comme une masse invisible.
L’espace se dilate en ce rien minuscule
d’où l’on apprend la lenteur
au cœur de la disparition.

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