POMACEA

 

Manquant de l'étoile petite

pour regarder un peu plus haut,

je trouvais la rature d'horizon

tachée de brique minime et de coupoles.

Près des habitations copulait l'escargot

pomme ; des essaims de graines roses

formaient des colliers à ton cou

que j'embrassais quand je le trouvais

ému par une pulsation.



Quelque

 

Quelque chambre inhabitée,

des chaises figées par l'huile du jour,

la cuisine murmurée au matin,

le couloir encore chargé

de conversations à bâtons rompus,

de ceux qui brisaient, conciliants, 

le rythme linéaire.



La revue MARGELLES, au printemps 2024

 

Il est possible de découvrir ce nouveau numéro, chez Bruno Guattari éditeur, en l'achetant et/ou en le téléchargeant.





La figure des choses, Henry - 2014


 LA FIGURE DES CHOSES et autres recueils.
Vous pouvez les commander et l'auteur peut même vous les dédicacer.

ARPA n°143, février 2024

Gravures : Colette Gazet-Vibien



 Au sommaire (poèmes et proses) :

Robert BLY (traduit par François Graveline et François Monnet)

Josette SEGURA

Isabelle PARIENTE

Sylvie FABRE. G

Eric DAZZAN

Grégory RATEAU

Calou SEMIN

Christophe SCHMIT

Marie SIRINELLI

Fabrice BOYER

Mathieu GAINES

Rémi LETOURNEUR

Fabrice FARRE

Annabelle GRAL

Thibault BISCARRAT

Florent ROUSSEL-LAURENT

Frédéric MASSARDIER

Johan MILAN-HEUDE

Michel REYNAUD

Jean-Pierre FARINES


Avec un essai de Pierre PERRIN, les lectures de François GRAVELINE, Calou SEMIN et Béatrice MARCHAL, une chronique de Gérard BOCHOLIER, etc.


MODE MINEUR

 

C'était dans un mouchoir à carreaux, il cachait une forme

humaine ou un ensemble d'osselets pour les jeux d'enfants

quand le lourd s'élève, qu'il se fait nuage volontiers.


Les lignes parallèles trompaient les règles, elles se rejoignaient

ou s'effaçaient, nouées.

                                        Et noué dans ce tissu léger, il se serait montré,

jamais honteux mais favorable à la présence. Il se serait dévoilé,

l'adieu, en quittant la poche ou la main.



A CONTRARIO


Plus de la moitié du chemin parcourue pour trouver

enfin l'arbre à fraises où chantent des êtres

miracle à double bec : la gloire de l'accord.


Le sucre entamé sans excès est ce qu'estime

l'âge qui a passé la crête ; la pente est moins rude,

elle descend vers la source sage et en achevant la course

l'amertume du miel est, une fois de plus, résignation.



Poème inédit, publié sur le site OUPOLI.

Revue Alsacienne de Littérature, le n° 140

 La Revue fête son quarantième anniversaire d'existence, avec son numéro du second semestre 2023...

Le thème qui a réuni les contributeurs, cette fois, a été : " Demain".

Vous pouvez tout trouver au sujet de la revue, en cliquant sur l'image.

Bonne lecture et belle découverte !




DOUVES



Sophie Brassart (accès au site d'un clic sur l'image)

La lame de vie s'est glissée sous l'eau,

je l'ai fixée dans le miroir intime.

Au-dessus des douves, j'ai pu entendre

le brame du cerf lancer l'ultime

silence. J'ai vu les arbres, leurs branches se tendre.

Comme une feuille, je suis tombé vers le haut.


in IMPLORE, Bruno Guattari éditeur, 2020

Tiny, in LE CHASSEUR IMMOBILE

 

Ce qui resserre rassure

le lit à portée, les insomnies intranquilles

sur les mots ressassés, le travail maigre

peu enclin à nourrir l'affamé

le café qui ronronne

la mécanique de l'ordre des choses

et l'idée nomade de n'être de nulle part.

Je suis vite dehors quand je regarde

dans cet intérieur ouvert, les yeux fermés.



Extrait de LE CHASSEUR IMMOBILE, Editions Le Citron Gare, page 9, 2017, 2ème impression.

Les illustrations sont de Sophie Brassart. Accès en cliquant sur la photo.



Visite

 

Parfois, l'entier se défait de ses moitiés, elles-mêmes

sont la part infime de l'intime particule, le résidu

rempli de la pudeur silencieuse. Dans la masse

il y a un grain luisant, dans le pli un monde.


Toi qui viens me voir en entrant dans le couloir,

entres tout petit au sein de la maison maternelle,

goutte lactée entre les murs vus par la rue, avare

lumière, sourire sans te voir est sourire sans se voir.


L'enfant dans le mur...

 

L'enfant entre dans le mur. Il fait signe de sa fenêtre à coulisse,

après le son de trompette, touche la paroi qui l'éloigne,

il agite la main, les particules. Il répète


en lui des milliers de fois tant de mots, mille et sans. De ces fonds

s'échappent des méduses amnésiques, Ophélie leur a prêté ses voiles,

et les diablesses Manta ouvrent grand leur gueule d'une sombre aphasie :

l'enfance chienne errante monologue avec la grâce du Lamantin.



Bel-Air

 

Cette bâtisse où tu n'as pas vécu n'est ni de famille

ni de circonstance pour un poème qui veut naître.

Sous le lierre rouge, une fenêtre emprunte le miroir

pour fixer celui qui s'arrête, les yeux levés vers elle.


Tant de familles sont passées par cette porte cochère

leurs chiens faméliques et beaux volant au passant

immobile la faim des jours agiles et lévriers. La maison

traverse la mémoire brûlante, cherchant qui l'a vue.




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