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Épargne ma poussière

 

Épargne ma poussière à ton retour,

dès que tu auras abandonné ton absence, l'aguerri

délaisse sa peau, goûte à la source solaire et se recompose


poussière, poussière, tout retourne à elle, moins poussière

si l'on s'agite. À mes oiseaux impatients n'être ni miette

ni recours ne sert. À ta matérialité on se heurte ; alors plus vif

voilà au moins un chant peu perdu sans déconvenue



Deux poèmes

 

Dans l'escalier qui regagnait le ciel,

le cycliste de tout à l'heure portait

son vélo sur le dos, avec une grâce

facile. Les années où j'avais roulé

étaient passées, le temps que je monte

jusqu'à la dernière marche.


                                                        *


L'effort collectif permit l'ascension

de la nouvelle pente. Les badauds

de couleurs portaient leurs cris

essaimés au-dessus de leur tête,

tandis que l'exultation, comme

goutte froide, tombait noire

sur la route.

                        Le gruppetto

se détacha, tout à coup apparu

au refus de l'amertume.


L'orpailleur

 

Les petits débris roulent
sous les doigts : l'or
brille ou s'éteint bien que
l'œil soit averti. L'eau,
en tournant, écarte
le pur de l'impur,
elle retient le meilleur,
l'orpailleur l'a dit.


Toi-même

 

Jamais je n'ai mieux été que toi-même,

oubliant une brève vie pendant le temps

qu'il faut au néant pour l'éclairer. J'ai prononcé 

avant toi des mots qui m'auraient révélé moindre, plus

infime dans les trois silences entre deux cailloux.

Le bruit de toi se surprend à être le bruit de l'autre.



Photo : Marianne Farre--Demeure

Les rails sont
pleins de volonté,
le premier wagon
entraperçu dans l'air
se libère
de la longue chaîne
qui le suit.
La locomotive
n'a été vue nulle
part. On ignore
où se trouve
le lieu de séparation.


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TOUS LES TEXTES SONT PROTÉGÉS [page WIKIPEDIA]. Ils sont la propriété exclusive de Fabrice Farre.







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