Quand les prés auront blanchi, je pourrai
noircir de sommeil, être la souche
d'une terre enfin libérée par l'oubli,
le seul témoin de la vie.
Comme le font les racines sondant
à l'aveugle une source lointaine, je glisse
vers la première présence. Est-elle
encore née – elle arrive pourtant, jamais vue.
Et même, avant que ne parvienne la bonne nouvelle,
le fond des choses remue ; le rouge petit s'agite
au cœur des champs jaunes, avec le vent. Fleur ou cœur.
On se précipite pour la recevoir, nouvelle ou personne.