Vocalise


Je t’entendais chanter à ta fenêtre
lancer des vocalises plus
hautes que les fils des tramways
plus stridentes que la sirène
au sortir de l’usine.
Je t’entendais avec le piano
rythmer un matin qui ne revient
que lorsque j’y pense, maintenant :
tout est jaune, ton corps est droit
celui qui t’accompagne est courbe
et les ouvriers en sortant font un bruit
tragique de vie sur les trottoirs.



De "Les chants sans voix", Encres Vives, 2012, p.9.


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