Leur jeu consistait à courir dans la direction contraire du
wagon, à la même vitesse, afin que les portes ouvertes de part
et d'autre leur offrent l'occasion de se voir une nouvelle fois.
L'un connaiisait le visage de l'autre, pourtant la peur tenaille
puis efface toute trace. Au bout de l'épuisement, enfin, la sur-
prise dévaste : elle est celle qui révèle l'image de son sem-
blable où chacun se reconnaît trait pour trait.
Extrait de LES SEPT LIGNES, Arpa n°143, février 2024