Images : Antoine FD
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Il a fallu du temps pour qu'elle remonte
à la surface, un regret dans la chair,
une épine lancinante comme
un rosier sous la terre.
Elle fait mine de se montrer
puis sombre dans l'univers
de l'humanité, écharde
brindille de radeau pareille
à une barque surpeuplée.
A paraître dans la revue OSIRIS, dirigée par Andrea et Robert Moorhead, en janvier 2024
Il y a le vent qui fait vaciller
les petites choses, le vide est plein
de la chute à venir. Le soleil éclaire
la scène, la pluie n'en fait qu'un souvenir.
La fourmi se maintient, l'araignée du jardin
se suspend ; le fil attache, l'air libère
les chemises et marchent les pantalons encore
humides – tout ce qu'il reste, ce qui s'évapore rappelle
à l'ordre donné par le hasard. Pour vibrer, on vit toujours
de l'inexactitude. La certitude fait tomber.
La rangée de chaises devant la table,
tous ces dossiers inclinés, les choses
et les discussions ajournées, le bruit
des pas attendu accompagné de ses voix venues
d'ailleurs, la fenêtre tremblante frôlée
par le soleil qui marche avec une jambe
dans la cour ravinée sous la pluie
de cris d'enfants, pendant la journée
d'une heure, au moins.