MIGRER

 

Au départ des car rouges, on accourt sur la place

pour faire signe aux visages, derrière les vitres :

nombreux sont ceux qui sont montés à bord

pour ne descendre qu’une fois arrivés à bon port.

 

Sur la mer de goudron surnage un ciel tyrannique

où désertent des flèches vivantes, résolues à franchir

les frontières. Les trissements rappellent des êtres

plus réels ; le dépit de l’autre côté arrive ici

sous forme d’hirondelle, fixant le point d’arrivée.


L'HERBE COURT TOUJOURS...


 L’herbe court toujours sous mes yeux, elle brûle

même, avant que je puisse à nouveau entrer en moi.

Le talus s’incline, je crois apercevoir mes lunettes

de soleil : deux ronds d’ombre dans le jaune intense.

 

Le blanc, pendu aux fils, respire. Il fait le dos rond quand

elle passe en agent démasqué ; ici elle grandit, là elle tend

les mains et ne prie qu’en privé, silencieuse. À travers

l’image ternie, le bleu n’est bleu qu’à ce moment-là.

 

Je passe par la route que je connais par le cœur,

je disparais dans l’aire sauvage où crie impatient

l’orphelin, jurant sans trembler de la retrouver,

jurant de la revoir une autre fois qui ne suffit pas.


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