J'occupe une maison...

J'occupe une maison dans une maison,

celle où l'on pense jour par jour.

Les images des enfants ne font

que passer, il n'y a aucun tableau.

Les murs sont blanchis à la chaux

de l'amour qui brûle et parfois

rassérène. La veille du lundi

et du vendredi je prépare un déjeuner

pour un convive que j'aperçois

dans les formes mobiles du quotidien. 


                                A paraître, avec cinq autres poèmes, dans la revue américaine OSIRIS, en juin 2021


Deux poèmes

 

Dans l'escalier qui regagnait le ciel,

le cycliste de tout à l'heure portait

son vélo sur le dos, avec une grâce

facile. Les années où j'avais roulé

étaient passées, le temps que je monte

jusqu'à la dernière marche.


                                                        *


L'effort collectif permit l'ascension

de la nouvelle pente. Les badauds

de couleurs portaient leurs cris

essaimés au-dessus de leur tête,

tandis que l'exultation, comme

goutte froide, tombait noire

sur la route.

                        Le gruppetto

se détacha, tout à coup apparu

au refus de l'amertume.


Faire

 

Je ne reviens jamais à la même heure
pour tromper ce qui doit arriver
sur la crête blanche
de l’heure du réveil.
Les murs sont identiques, la porte
s’est refermée à peine. Par elle
je passe, songeant à l’inhabitude,
aux contraires qui ne se touchent pas
à la parallèle qui ouvre le carré de ma chambre. 


Mange Monde, n° 7 de 2014.

Sous les toits


 

Jamais les autres, mais sans eux

tu ne serais pas. Tu traverses

les murs, regagnes les toits sans

bruit. Ton voisin ignore-t-il si

la présence peut ne pas exister

et que le vertige est grand si l'on

se penche depuis ton balcon gardé

par une sentinelle ordonnée de cactus.



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