SAUF




1

Le sabot frappe la pierre, le son se répand inaudible
jusqu'au midi. Nous tournons la tête de ce côté, sans
savoir, vieillissant d'un jour de plus quand naît enfin de
l'air chaud un troupeau entier qui déborde la raison : les
pierres roulent, le gardien de moutons vacille, la mer laineuse
presque grise blanchit le ravin au-dessous des buissons d'acacias.


 2


Et les épines dans les feuilles, au-dessus du muret obligent
à baisser la tête, sans doute pour se protéger mais davantage
pour arriver le corps en prière dans le soir rose avant le
plein jour. Les pierres s'éboulent, les entendre au loin
ranime les pas d'ici, et d'elles le troupeau se détache,
regagnant la part du ciel d'un souffle proche du repos.



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