Dans la revue Acantilados de papel

Selección poética de Fabrice Farre


1. Sin título
Dime lo que piensas (me pregunto), mientras
se ilumina la Pirámide. La memoria no es ni
un museo, pero la visito cada día en cada hora;
no tiene cuadros tampoco, pero sigo viendo
las líneas de esas caras, en las del tiempo.
Pues, el vidrio claro en el cielo de París tiene
toda la voluntad de erguirse en tu vida, y
hablo sin abrir la boca (mirándote), hijo.

2. Tú, ciudad.
El nombre que tienes, el que perdí
bajo un bateau-mouche,  la noche que llevas
en los lomos de piedra romana, la hora
que busco en esa edad de diez por dos más cinco (creo).
El hombre pasa, es el que fui por supuesto, subiendo
la calle Genova de Chantilly, donde una loca toca el acordeón,
diciendo y repitiendo que iba a huir el que está en su casa
pero no el que vive ahora, en este dormitorio donde no hay
ni agua, ni barco, sino la canción del nombre exacto del descamino. 



Image

KENNE Grégoire : "Intimiteiten"
La tasse est vide et son fond
oblique, dans le triangle
de la table en perspective
je suis habillé de cette chair
aux bras nus comme elle.                                        
Nos têtes s'enfouissent
l'une dans l'autre, nos cheveux
pratiquent la fusion du noir
et pour parler il faut quitter
le tableau, faire revenir à eux
les objets qui se sont oubliés par amour.

Osiris n° 80

43 années (1972-2015). Etats-Unis.

ANGLAIS - FRANÇAIS - ALLEMAND - ITALIEN - ESPAGNOL.





















Marcia Arrieta - Antoine Boisclair - Gerald Chapple - Trish Crapo - Abderrahmane Djelfaoui - Flavio Ermini - Fabrice Farre - Christophe Fricker - Antonio Rodriguez Jiménez - Joshua Krugman - Günter Kunert - Marie-Christine Masset - David Miller - Jorge Rodriguez-Miralles - George Moore - Andrea Moorhead - Robert Moorhead - Tom Nolan - Simon Perchik - Patty Dickson Pieczka - Ingrid Swanberg - John Sibley Williams. 

De l'autre côté

Dehors, la lumière est bien plus
dense. Les objets sont enfin
rendus au réel. Je cherche partout
ce qu'il reste à donner à la parole
enfoncée dans le noir. Elle s'esquive,
noyée, puis revient rescapée
grâce à je ne sais
quel fil de survie. Elle se tient
au bord possible. Je n'ose la pousser
de la bouche au monde, de peur de la perdre
mais je l'ai attendue.



Sur Parole, Clapàs, 2013.

Abysses

Quel genre de bêtes sommes-nous
à être conscients que les enfants-poissons
un jour quitteront les cheminées fumantes
les baudroies et autres chimères pour
s'enfoncer dans la nuit des vieux parents
pris aux tentacules des siphonophores
un jour de grand suicide où la mémoire les a conduits.



In Résonance générale, numéro 6, automne 2013.

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