Neuf heures moins le quart

Le matin tourne en boule
l'été touche à l'automne
dans nos peignoirs sans motifs
à neuf heures moins le quart
le café ne se sucre pas
la cuiller tinte, l'alarme
intime nos regards
c'est en heures que nous
nous connaissons. En année
nous serions des graines dans le vent. Sur
le bord de la tasse le café trace un serpent :
il glisse quand remonte la pomme d'Adam.
C'est un matin où nous craignons l'adjectif.

Journal de mes paysages, 2.
Poème présent dans LOIN LE SEUIL, éd. de la Crypte : ici.

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