L'Anthologie de Ghislaine Lejard



J'ai le plaisir et le privilège d'être en compagnie de Brigitte Maillard, Roland Nadaus, Ksa Han, Béatrice Libert, Bernard Grasset, Denis Heudré, Sylvie Méheut, Marie-José Christien, Sanda Voïca, Michel-Xavier Fressard, Alain Richer, Alain Cotten, Pierre Tanguy, Olivier Cousin, Jean-Paul Mestas, Mireille Le Liboux, Jean-Albert Guénégan, Eve Cazala, Jean-Vincent Verdonnet, Jean-Luc Pouliquen, Claude Cailleau, Jean Joubert, Jean-Claude Albert Coiffard, Claude Serreau, Frédéric-Jacques Temple, Nicole Laurent-Catrice, Arlette Chaumorcel, Marco Mondi, Jacques Basse, Bernard Perroy, Martine Morillon-Carreau, Emmanuelle Le Cam, Eric Simon, Christian Bulting, Emmanuel Hiriart et Jean-Claude Coiffard.

Un grand merci à Ghislaine Lejard. Je vous invite à découvrir son site Poésie-Collage.

Padre

18 mai


Les vitres sont bien celles qui nous
séparent du monde. De ce côté
tu meurs. De l'autre, serai-je assez vivant
pour parvenir à accepter une telle dérive des êtres
l'absence aux rives du détroit
que ne relie aucun bateau même imaginé.

Extrait de Les chants sans voix, Encres vives, 2012.
Poème repris sur lesmotsplusgrandsquenous et le blog Art et tique et pique – mots et gammes.

Tu me demandes...

Tu me demandes l'heure qu'il est.
Ton visage trop mûr froisse,
ta bouche est un rond d'ignorance,
tes mains tremblantes sont celles
que j'ai vues dans les chambres blanches
au nom de paradis menteur.
Tes yeux ne renvoient plus que mon visage,
ils se sont donc vidés de tout nuage,
de cette imperfection un rien céleste pour qu'elle soit humaine.
A t'observer, peu importe s'il est deux ou trois heures.
Nous sommes alors davantage prolongés par l'hébétude,
tout à coup si éloignés de la question.

Nulle part

La fin d’une route conduit
toujours en dehors du monde.
Le ton de ta voix s’obscurcit,
nul ne nous sera d’aucun secours.
La rivière passe en contrebas,
nous ne la voyons pas. Elle emporte
nos paroles et l’espoir d’exister
est une tentative pour essayer de les rattraper.

Le chasseur immobile, aux éditions Le Citron Gare, juin 2014.

Bain

L'eau est peu profonde, on a pied très loin de la rive. Ici, le lieu n'est à personne et encore moins aux bruits.
Ici, le monde s'écarte.
On pourrait flotter longtemps dans cet espace qui a vu naître quelques milliards d'individus. On pourrait s'assourdir en jouant à bord d'oreille comme une branche morte. On laisserait la lumière aux autres, car en ce lieu qui n'en est pas un, le noir gagne en clarté dans l'énigme du corps reflété qui agirait selon sa volonté ou le mépris de toute décision.
Depuis l'autre bord, on vous appelle. Pourquoi revenir – rentrer, implorent les voix du devoir (...)

La suite dans La figure des choses, aux éditions Henry, en octobre 2014.

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